Georges Ramaekers

(1875-...)

 

Notice biographique extraite de :

Gérard WALCH, Poètes nouveaux, Delagrave, 1924.

 

 

 

 

Né à Saint-Josse-ten-Noode (Belgique), le jour de Noël 1875, Georges Ramaekers, fils de l’architecte Jean Ramaekers, fit ses études dans trois écoles catholiques : l’Institut Saint-Boniface, le Petit Séminaire de Hoogstraeten et l’institut Saint-Louis (Bruxelles). Dès 1896, il fondait à Bruxelles La Lutte, revue catholique d’art et de littérature, où débutèrent plusieurs jeunes écrivains et notamment les poètes Prosper Roidot et Charles de Sprimont. Créateur de la formule esthétique : « L’art pour Dieu ! », Georges Ramaekers la mit en lumière et la défendit au congrès littéraire qu’il organisa à Bruxelles, an Palais des Académies, en 1898, dans ses articles et dans ses livres. Son premier volume de vers : Le Chant des trois Règnes, publié en 1906, n’était pas un recueil de morceaux épars réunis sous un titre arbitraire; il formait un « tout » en lui-même et faisait partie – dans les projets de l’auteur – d’un autre « tout » plus vaste, « où s’uniront à lui en ordre logique, les thèmes variés et déjà choisis de ses subséquents poèmes ». Dans sa préface, l’auteur se défend d’avoir voulu renouveler la tentative de l’auteur des Trois Règnes de la Nature, mais il avoue ses tendances didactiques. « Je ne crois nullement, pourtant, ajoute-t-il, que « didactique » soit l’intégrale réponse à cette question : Littérairement, que suis-je ?... Un Naturiste ? Oui, sans doute, selon saint François d’Assise... Un réaliste ? un descriptif ? Oui, encore, mais à la manière des gothiques flamands pour qui tout était matière à symboles jusqu’aux tons de la palette ! Un symboliste, donc ? Évidemment, mais moins à la façon subjective des aînés vivants, que j’admire, qu’à celle liturgique et traditionnelle des poètes du Moyen Âge, ces merveilleux « classiques chrétiens »... Le sujet du Chant des trois Règnes est, je ne le cache pas, fort ancien, aussi ancien que le monde. C’est même de celui-ci qu’il est question dans ce livre. Mais la vision que j’ai du monde, créé à l’image de la Trinité, paraîtra fort nouvelle à ceux – or, ils sont nombreux... – qui n’ont connu que d’ouï-dire ou bien ignorent totalement la conception religieuse des Lapidaires, des Plantaires et des Bestiaires du Moyen Âge. » C’est, en effet, à cette vision chrétienne de la création trinitaire des écrivains médiévaux que s’apparente le symbolisme, ou mieux : la symbolique du Chant des trois Règnes... L’auteur s’est proposé d’évoquer successivement les symboles de l’argile, du sable et des rochers, des métaux ardents et des pierres précieuses, – les symboles des céréales, des corolles de fraîcheur, des végétations vireuses, des vergers et des forêts, – les symboles des papillons et des paons bleus, des aigles et des serpents, etc. Cependant les trois grandes divisions de son livre ne sont pas intitulées : Règne Minéral, Règne Végétal, Règne Animal, mais bien : Règne du Père, Règne du Fils, Règne du Saint-Esprit. « Et chacun des panneaux de ce triptyque s’éclaire, comme d’une lampe de Sainte-Face, d’un poème initial où est mis en lumière le rapport existant entre le règne minéral de la nature et le culte minéral des juifs au Dieu d’Israël; entre le règne végétal et le culte chrétien à l’Arbre de la Croix, au Blé et à la Vigne eucharistiques; entre le règne animal et le culte d’âme et d’amour que toute Vie rénovée rendra, un jour, à la Colombe...

« Le Chant des trois Règnes est donc la reprise, en mode moderne, de la symbolique du monde telle que les hauts esprits des temps les plus chrétiens nous l’eussent certainement léguée comme l’inépuisable et divin trésor où doivent puiser les artistes : architectes, sculpteurs, peintres, compositeurs et poètes, si la Renaissance n’avait dérobé à leurs yeux tout le passé artistique de leur Race, tout ce patrimoine adorant et ineffable des « Primitifs », autrement harmonisé pourtant à notre sensibilité profonde, autrement « occidental », dirait le mystique Mithouard, que l’Art déraciné de l’antiquité grecque et sa contrefaçon par Rome... »

Georges Ramaekers a fait paraître, de 1906 à 1908, dans les revues belges et françaises auxquelles il a collaboré, de nombreux poèmes extraits de sa seconde oeuvre : Les Saisons mystiques. Les conférences qu’il donna, à la Maison d’Art et au Musée Moderne, sur quelques auteurs flamands d’expression française (Verhaeren, Lemonnier, De Coster, Demolder, Elskamp, Rodenbach, Van Lerberghe) ont paru en volume sous ce titre : Ceux de Flandre.

Georges Ramaekers a collaboré à La Lutte, à Durendal, au Catholique, au Matin de Bruxelles, etc. Il a dirigé la revue catholique d’art et de littérature La Lutte et la revue d’intellectualité religieuse Le Catholique.

 

 

 

 

 

 

 

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