Gaston Syffert
(1881-...)
Notice biographique extraite de :
Gérard WALCH, Poètes nouveaux, Delagrave, 1924.
Gaston Syffert (Gaston-Émile-Auguste), né à Cherbourg (Manche) le 5 octobre 1881, commença ses études au lycée de cette ville et les termina au Collège Rollin, à Paris. Reçu bachelier ès lettres, il suivit quelque temps les cours de l’École de physique et chimie, qu’il déserta bientôt pour se mêler à quelques-uns des petits cénacles qui existaient alors au Quartier Latin. Il collabora à plusieurs journaux et fut pendant quelque temps secrétaire de la rédaction de L’Œuvre d’Art international.
Le premier volume de vers de Gaston Syffert, Les Brumes de la Vie, terminé en 1902, paru en 1907, résume admirablement toute une jeunesse de rêves et d’espoirs, de déceptions et de tristesses. Aux fougues juvéniles succèdent de longs abattements. Vaincu par le Sort, le poète pleure le passé aboli pour toujours, il a la nostalgie de l’Au-Delà, et « doucement bercé par l’espoir de mourir », il laisse son âme se mêler à l’âme du crépuscule. La mélancolie, les brumes des soirs d’automne, l’obsèdent :
Tous mes passés vécus ont mêlé leur poussière
À la triste douceur de vos mornes ciels gris.
Et je vois s’agiter dans vos brumeux suaires
Les larves des bonheurs dont mon cœur s’est dépris...
Et cette obsession ne le quitte plus.
Il ne maudit pas, cependant, le Sort contraire, et tels de ses poèmes nous le montrent résigné « à subir jusqu’au bout » la loi du Destin inexorable.
Gaston Syffert a collaboré à L’Aube Nouvelle, à L’Œuvre d’Art International, dont il fut quelque temps le secrétaire de rédaction, à L’Idée, au Libertaire, à L’Épreuve, etc.