Marie-Louise Vignon

(1888-...)

 

Notice biographique extraite de :

Gérard WALCH, Poètes nouveaux, Delagrave, 1924.

 

 

 

 

Marie-Louise Vignon est née à Paris, en 1888, d’une famille originaire de l’Oise et des Vosges.

C’est dans le beau jardin de la maison paternelle située

            Aux alentours du Bois ainsi que de la Seine

            Et presque tout au bas du coteau de Passy,

            À quelques pas d’Auteuil qu’habita La Fontaine

             (C’est comme la province, et c’est Paris aussi)

 

que s’épanouit de bonne heure son âme de poète. Ses Chants de Jeunesse, parus en 1911 et aussitôt couronnés par le Comité de Littérature spiritualiste, présidé par le regretté poète Charles de Pomairols, nous disent ses enthousiasmes devant l’Art et la Nature, ses sérénités, ses premières détresses. Les dernières pages de ce livre, L’Aube de l’Amour, résument en strophes frissonnantes et gracieuses l’émouvante confession d’un cœur ardent, naïf et fier de jeune fille qui s’éveille à la vie; et cet adorable prélude se termine brusquement par un douloureux poème : La Jeunesse meurtrie, et sur ces deux vers :

 

            Ma Jeunesse à son sein porte une cicatrice

            Indélébile désormais.

 

qui font présager le caractère essentiel de la seconde partie de son œuvre contenue dans un nouveau livre de vers écrit de 1911 à 1919, après une grave maladie qui faillit l’emporter et qui a laissé sa santé fort ébranlée. Ce second volume, paru en 1929, réunit trois suites de beaux poèmes : La Mort qui passe, Les Pitiés et les Tendresses et Solitudo Virginum, où s’exhale, harmonieusement et combien touchante, sa « douleur solitaire », plainte éloquente d’un cœur, fait pour aimer tendrement, que la souffrance a cruellement meurtri, mais qu’elle a mûri en même temps et qui s’est enrichi de ce sentiment divin : la Pitié; la nostalgie d’une âme que tourmente toujours le noble souci d’approfondir le secret de notre fragile et sublime destinée.

Mûrir par la douleur, aimer sa souffrance même, la caresser, en jouir âprement et la revivre toute dans l’œuvre réalisée avec une ferveur consciente ou dans la détresse de tout son être, voilà bien l’éternel destin de l’artiste, et c’est celui de cette jeune poétesse d’un rare talent et dont l’harmonieuse maturité a engendré nombre de belles œuvres.

Marie-Louise Vignon a collaboré au Correspondant, à La Revue des Poètes, à L’Âme Latine, au Penseur, aux Annales Politiques et Littéraires, à La Renaissance, à La Revue Française, à La Minerve Française, etc.

 

 

 

 

 

 

 

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