À la poésie

 

 

À mon ami J. Armandin

 

 

– Lorsque tu m’apparus, dans un rêve enchanté,

J’errais, désespéré, songeant à ma détresse,

À mes espoirs déçus, à ma belle jeunesse

Engloutie au torrent de la fatalité ;

 

Au champ de l’idéal j’aperçus ta beauté

Illuminant les airs, immortelle déesse,

Et je sentis soudain s’envoler ma tristesse

Au souffle jeune et pur de ta divinité.

 

Tes frais et doux baisers calmèrent ma souffrance,

Et dans mon cœur je vis renaître l’espérance

Tandis que vers le vrai je prenais mon essor.

 

Depuis, fidèle amant, dans ton calice d’or,

Je bois avec amour une exquise ambroisie,

Faite du beau, du bien, ô sainte Poésie !

 

 

 

Michel ABADIE.

 

Paru dans Poésie, 11e volume

de l’Académie des muses santones, 1888.

 

 

 

 

 

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