Et pourtant un berger

 

 

Il y a tant de ciel au dessus de la croix !

Tant d’étoiles viendront, en clartés butineuses,

Ravir le suc vermeil épanché sur le bois.

Tant de miel est promis à tes faims anxieuses !

 

Mets ton cœur en vigie, homme de peu de foi,

Et ne t’afflige plus. Où la terre se creuse,

Des bourgeons aux cheveux et des harpes aux doigts,

Les anges veilleront à l’heure prodigieuse.

 

L’éponge séchera. Et la lance jetée

N’est plus, dans le fossé, que ferrailles et rouille.

Et pourtant un berger, de nouveau, s’agenouille.

 

Écoute... une clarine alerte le silence,

Un agneau renaissant docilement s’avance...

La croix, ton bûcher d’or, flambe dans la montée.

 

 

 

Lucy ABRASSART, Le cri neuf et le don,

Éditions du C.E.L.F., 1961.

 

 

 

 

 

 

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