Les matins de Dieu
à André et à Marie-Louise
On m’habille de laine blanche
Pour parer mon corps refroidi.
Sur l’échelle du paradis,
Je risque une âme de dimanche.
Elle est rieuse, elle se penche
En jouvencelle au front hardi,
Au bord des sommets interdits,
Ou s’égare dans les pervenches.
Un ange a soufflé sur mes doigts,
J’ai mis quatre roses en croix
Dans mon cœur, près de la veilleuse.
Les matins de Dieu sont légers... !
Mon ombre déjà lumineuse
Suit les agneaux et le Berger.
Lucy ABRASSART, Le cri neuf et le don,
Éditions du C.E.L.F., 1961.