Peupliers d’avril
Je t’apporte mon problème,
Joli bosquet familier.
Tout aveugle de clarté,
Comme absoute de moi-même.
Allège la vérité
De l’appel qui me submerge
Et déferle vers la berge
Qu’un ange fleurit en moi.
Mes bons chênes, mes sapins,
Mes fiers peupliers d’avril,
Allumez vos feux de cierges.
Demandez là-haut pourquoi
Une âme étonnée et vierge
Se connaît mienne soudain
Et s’auréole d’exil.
Lucy ABRASSART, Le cri neuf et le don,
Éditions du C.E.L.F., 1961.