Rapporte un trait d’azur
Seule.
Au cœur de toi,
Au cœur de moi-même,
Petit bois.
Ô mon taiseux !
Mon secourable.
Il n’est que de tendre la main...
Mon doux prodigue de pardons,
De baisers bleus entre tes palmes ;
Mon beau fleuri de papillons
Et mon béni de digitales.
... Et Dieu, tout révélé soudain,
Offert et fécondant.
. . . . .
. . . . .
– Salut ! décoche un merle.
Je viens de faire un somme. –
– Bonjour, répond mon chant,
Donne-moi ta gaîté. –
– Nous adorons, chuchotent les graminées. –
Le vent suspend sa harpe
Aux branches des bouleaux.
Je t’aime, peuplier,
Prière faite asile de feuilles et de lumière ;
Pèlerin de l’éther par la grâce des ailes.
Que me veux-tu, haut témoignage ?
– Voici que tes mains se joignent en flèches
Et que s’absente ton regard,
Et que tes doigts s’étreignent pour la Joie. –
Gonfle, mon cœur, gonfle.
Et monte, baudruche ineffable !
Rapporte un trait d’azur
Aux lèvres du poète qui pleure dans les herbes.
Lucy ABRASSART, Le cri neuf et le don,
Éditions du C.E.L.F., 1961.