Ode
L’immense firmament, à nos cœurs très sacré,
Avec l’espace bleu tellement éthéré,
Et les cieux constellés dans leur cadre brillant,
Proclament en tout leur Créateur Tout-Puissant ;
Le soleil, dans son cours sans fin, jour après jour,
Montre du Créateur la puissance et l’amour,
Et publie dans tous les pays qu’il enchante
L’ouvrage d’une Main bonne et toute-puissante.
Aussitôt que du soir l’ombre enfin prédomine,
Du conte merveilleux la lune nous fascine,
Et soir après soir à la terre qui l’écoute,
Répète sa naissance, en parcourant sa route,
Tandis que chaque astre, autour d’elle si brûlant,
Comme chaque planète, à leur tour, constamment,
Confirment la nouvelle, en roulant sans contrôle,
Semant la vérité d’un pôle à l’autre pôle.
Qu’importe si dans un silence primordial,
Tous se meuvent autour du sombre orbe mondial ?
Qu’importe si nul son, si nulle voix aux cieux,
Ne s’entend au milieu de leurs orbes radieux ?
Aux voix de la raison tous ils se réjouissent,
Disant glorieusement de doux mots qui frémissent,
Et chantant, pendant que chacun nous illumine :
– « La Main qui nous créa vraiment est bien divine ! »
Joseph ADDISON.
(Traduit par sir Tollemache Sinclair.)