Esto vir
J’irai, je marcherai jusqu’à ce que je tombe !
Quand je serai tombé, je me relèverai. –
Je ne suis point de ceux qui, d’un pas mesuré,
Promènent doucement leurs jours jusqu’à la tombe,
Dont le cœur faible, cœur de mollesse enivré,
– Nid d’amour où Bulbul chante, où dort la colombe, –
Qui tremble au moindre souffle, au moindre poids succombe,
Ignore que la vie est un combat sacré :
À moi peine, et fatigue, et la guerre divine !
Dieu m’a créé soldat. Tant que dans ma poitrine
Battra mon cœur plus fier, j’irai jusques au bout,
Combattant l’Ennemi corps à corps, face à face ;
Et, le moment venu d’expier mon audace,
Quand il faudra mourir, je veux mourir debout !
J.-E. ALAUX.
Paru dans L’Année des poètes en 1891.