Les apôtres

 

 

Pilotes bienheureux du vaisseau de l’Église,

Prenez donc en vos mains son timon glorieux ;

En vain ces vents d’enfer, les démons furieux,

S’efforcent d’empêcher votre sainte entreprise.

En vain ces puissants Rois des peuples adorés,

Ces astres des humains contre vous conjurés,

Du feu de leur courroux menacent votre tête.

En vain la mer du monde, écumante de flots,

Conspire à redoubler cette horrible tempête

Et fait dans sa fureur trembler vos matelots.

 

J’aperçois d’autres vents, je vois d’autres étoiles

Dont le souffle propice et l’aspect gracieux,

Lorsque de tous côtés la mort s’offre à vos yeux,

Vous sauvent des écueils et conduisent vos voiles.

La grâce devant vous chasse les aquilons,

Elle comble des eaux les humides vallons,

Vous redonne le calme et vous sert de zéphyre.

La foi dont le flambeau dans vos âmes reluit

Est le céleste nord, dont votre saint navire

Voit toujours la clarté dans l’ombre de la nuit.

 

 

 

Arnauld d’ANDILLY.

 

Recueilli dans Poètes de Jésus-Christ,

poésies rassemblées par André Mabille de Poncheville,

Bruges, Librairie de l’Œuvre Saint-Charles, 1937.

 

 

 

 

 

 

 

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