Sonnet

 

 

Hélas ! que vous entrez dans un pauvre logis,

Seigneur, qui méritez un Louvre incomparable !

Que vous entrez, hélas ! en un lieu misérable

Au prix de vos Palais d’inestimable prix !

 

Le porphyre, le bronze et les marbres chéris

N’illustrent pas, Seigneur, ce lieu désagréable ;

Vos yeux n’y verront pas ce lustre inimitable

Dont les Rois de la terre étonnent nos esprits.

 

Mais d’autant que l’humeur de votre grand’ clémence

Préfère la simplesse à la vaine apparence

Et celui dont le cœur marche sous votre loi,

 

Dieu, de qui je pris mon être, mon visage,

Vous offrant humblement ce cœur que je vous doi,

Que sauriez-vous, hélas ! désirer davantage ?

 

 

 

Robert ANGOT.

 

Recueilli dans Les poètes religieux,

anthologie du XIIIe siècle à nos jours

(choix, préface et notes de Léon Larmand).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net