L’ange du ciel a descendu

 

(NORMANDIE)

 

 

L’ange du ciel a descendu (bis)

Dit à Joseph : faut s’en aller, Jésus !

Dit à Joseph : faut s’en aller, Jésus !

 

« Quittez bien vite la Judée !

Hérod’ vous cherche pour vous tuer. »

 

Marie dans sa chambre est entrée,

S’est vêtue d’une robe blanche.

 

Et par-dessus son blanc habit,

Entre ses bras tint Jésus-Christ.

 

La Sainte-Vierge s’en va par les champs,

Rencontre un laboureur semant.

 

« Dis-moi, laboureur, brave homme,

Toi qui viens de semer ton blé,

 

Fais la meule un peu plus grande,

Pour que je puisse m’y cacher. »

 

« Comment la ferais-je, belle dame ?

Mon blé n’est pas encore levé. »

 

« Laboureur, prends ta faucille,

Tu moissonneras ton blé. »

 

Le bonhomme s’en retourne

Il trouve son blé tout épié.

 

À la première gerbe qu’il fauche

C’est la sainte Vierge qui l’a liée.

 

À la deuxième gerbe qu’il fauche

La sainte Vierge s’y est cachée.

 

Si les faux juifs ici passent

Tu leur diras la vérité.

 

Il n’ s’en fut pas d’un quart d’heure,

Les faux juifs, ils ont passé ?

 

« Dis nous, laboureur, brave homme,

N’as-tu pas vu passer Marie ? »

 

« Oui-da ; comme je semais mon blé,

Au m’ment même elle a passé. »

 

« Alors, dévalons, camarades,

Car elle a passé l’an dernier. »

 

Hérode s’en retourne dans son palais,

Pour faire mourir tous les petits.

 

Et même son petit-fils,

Croyant que c’était Jésus-Christ.

 

Et on voyait couler le sang,

De tous les enfants innocents.

 

Marie au vert bocage entre,

Entendant les oiseaux chanter.

 

Chantez, chantez, oiseaux petits,

Vous réjouissez Jésus mon fils.

 

 

ANONYME français du XIXe s.

 

Recueilli dans La grande et belle bible des Noëls anciens,

par Henry Poulaille, Albin Michel, 1951.

 

 

 

 

 

 

 

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