Prière pour offrir à Dieu un nouvel écolier

et attirer sur lui les bénédictions du ciel

Regardez, Père des miséricordes, des yeux de votre bonté, ce pauvre enfant qui est né, et qui a peut-être vécu jusqu’à présent dans les ténèbres de l’ignorance. Commencez par verser en lui l’esprit salutaire de votre crainte, qui est le commencement de la sagesse. Donnez-lui, comme à Salomon, un cœur docile. Donnez-lui, comme vous l’avez promis par vos Prophètes, un cœur de chair sur lequel vous écrirez de votre doigt saint vos divins commandements, qui ne sont durs qu’à ceux qui ont le cœur dur. Faites-lui la grâce de porter de bonne heure le joug si doux et si aimable de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Faites qu’à son exemple il croisse en âge et en sagesse devant vous et devant les hommes. Qu’il apprenne de cet unique Maître, dont tous les autres ne sont que de faibles échos, à être doux, humble, obéissant, modeste, chaste, patient et sincère. Qu’il apprenne et qu’il estime autant qu’on le doit le bonheur qu’il y a d’apprendre à vous connaître ; mais qu’il ne vous connaisse pas d’une manière stérile ; que sa connaissance soit accompagnée d’amour et de reconnaissance, que cet amour et cette reconnaissance se terminent à une vie vraiment chrétienne, pleine de bonnes œuvres, qui sanctifie votre nom, qui rende cet enfant la bonne odeur de Jésus-Christ, et digne de vous louer, adorer et bénir dans toute l’éternité. C’est ce que nous demandons au nom de votre Fils unique Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui est un même Dieu avec vous et le Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

Règlement pour les écoles, Paris, 1709, pp. 55-56.

Recueilli dans Livre d’heures du maître,

textes rassemblés par F. de Dainville, s. j.,

Beauchesne, 1956.