Sur notre sol, ô Christ...

 

 

Sur notre sol, ô Christ, tes temples sont restés,

De la foi des aïeux éclatants témoignages ;

Vieux livres de granit aux gigantesques pages,

Par des indifférents aujourd’hui feuilletés.

 

Sous leurs piliers, au jour de nos solennités,

Ton saint nom retentit ainsi qu’aux anciens âges.

Le peuple s’y prosterne, et de pieux hommages

Montent avec l’encens jusqu’aux arceaux voûtés.

 

Mais je te cherche en vain dans ta demeure, ô maître !

À l’ombre de l’autel je ne vois que le prêtre ;

Seul il remplit la nef de son immense orgueil,

 

Et nul ne hante plus les sommets que tu foules,

Sinon quelques rêveurs soutenus sur l’écueil

Par l’esprit inconnu qui souffle au sein des foules !

 

                                                     1er juin 1819.

 

 

Edmond ARNOULD, Sonnets et poèmes, 1861.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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