Étoile du matin
Marie ! Reine Sacrée entre toutes les Reines ;
Vierge dont le front pur ne peut être égalé,
Lys blanc qui vins à nous de grâces les mains pleines,
Qui vécus ici-bas dans Ton humilité !
Violette épanouie, perdue en ce bas monde,
Toi qui donnas Ton Fils pour taire le courroux
Du Dieu Saint et Vivant qui de bienfaits inonde
Notre terre et les cieux qu’Il fit si beaux pour nous !
« Étoile du Matin », T’appellent les poètes...
Rose de Mai, toujours fleurie devant nos yeux,
Pose Ton clair regard au-dessus de nos têtes,
Pour que nous puissions voir, enfin, s’ouvrir les cieux !
Car, en te regardant, bonne Vierge Marie,
C’est un coin de ce ciel où tu nous recevras
Que nous voyons ici... sur la terre bannie
Où tout sèche, tout meurt, où tout n’est que trépas !
Les hommes aveuglés ne voient point ces misères,
Qui venant lentement n’en sont que plus amères ;
S’ils chantent et sourient, hélas ! tout fane et meurt,
Bientôt leurs plus beaux chants se changeront en pleurs !
Mais nous qui te voyons, chère Vierge Marie,
Pour le grand rendez-vous prépare notre cœur,
Tu pareras nos fronts de couronnes fleuries
Notre âme près de Toi connaîtra le bonheur !
Raymonde ARNOUIL-DUBOIS.
Paru dans Art et poésie, reflets poétiques de l’ethnie française,
Anthologie des membres titulaires, agrégés d’honneur de la
Société des poètes et artistes de France,
sous la direction littéraire de Henry Meillant,
Jean Grassin éditeur, 1968.