Dans ton palais de flamme...
Dans ton palais de flamme, au fond des cieux splendides,
Sous les rayonnements de ton éternité,
Tu nous voiles, ô Dieu, ta sainte majesté,
À nous, chétifs enfants, de te connaître avides.
En vain nous pressentons le but où tu nous guides,
Devinons ta grandeur, adorons ta bonté ;
Voulons-nous définir ton être illimité,
Notre bouche aussitôt se remplit de mots vides.
Pourtant nous te cherchons : nous venons hardiment,
Contre ta forteresse aux murs de diamant,
Sans nous lasser jamais, heurter notre ignorance !
Tu peux nous cacher l’heure où tu te montreras :
Nous, fiers de notre audace et de notre espérance,
Nous frapperons si fort que tu nous ouvriras !
19 janvier 1861.
Edmond ARNOULD, Sonnets et poèmes, 1861.