Nous irons...

 

 

Nous irons, nous irons, pauvres âmes captives

Qu’écrase notre corps, ce lourd manteau de chair,

Livrant nos membres nus aux morsures du ver,

De l’Océan sans fin peupler les vastes rives !

 

Nous irons, nous irons, pauvres âmes plaintives

Que la douleur pétrit entre ses doigts de fer,

Fuyant le sombre doute et le dégoût amer,

Noyer dans le bonheur nos heures fugitives !

 

Nous irons dans l’espace, au sein des cieux vermeils !

Nous irons par la route où tournent les soleils !

Nous irons au foyer d’où l’amour pur rayonne !

 

D’immortelles splendeurs illuminant nos fronts,

Et demandant la vie à celui qui la donne,

Jusqu’au trône de Dieu, nous irons, nous irons !

 

                                             Paris, 25 juin 1857.

 

 

Edmond ARNOULD, Sonnets et poèmes, 1861.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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