Après la mort

 

 

Ce mort vécut sans joie et lutta sans bonheur !

La fortune trahit toutes ses espérances :

Il fut au champ de l’art un vaillant moissonneur,

Mais avec lui la foule eut d’injustes silences.

 

Il repose à présent le pauvre promeneur

Du pays d’idéal. Les sourdes défiances

Font trêve autour de lui, tandis qu’en son honneur

On chante sur son corps l’hymne des délivrances.

 

Et loin de ce cadavre, en l’immortel éther,

Libre enfin, oubliant les souffrances d’hier,

Vers le Dieu qui l’attend s’en va l’âme ravie ;

 

Elle croise en chemin la Gloire qui descend,

Car pour le vrai chrétien et l’artiste puissant

Ce n’est qu’après la mort que commence la vie.

 

 

 

Jean BACH-SISLEY.

 

Paru dans La Sylphide en 1898.

 

 

 

 

 

 

 

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