Pèlerinage

 

 

J’irai bientôt revoir, au fond de l’Armorique,

Le clocher du pays natal, j’en fais le vœu ;

J’apercevrai, montant de la lande celtique,

Ce fin doigt de granit indiquant le ciel bleu.

 

Il a conservé seul un reste de gothique

Car l’église elle-même, en s’élevant un peu

Au-dessus des toits gris du bourg mélancolique

Fait plus grande – oh ! d’un rien – la maison du bon Dieu.

 

Mais que son ombre est douce à mon âme blessée !

Un calme bienfaisant y berce ma pensée

Qui se mêle, plus pure, aux voix des Angélus,

 

Et dès l’aube, plus gai, je vais à la fontaine,

Où le vieux Saint Hervé baigne ses longs pieds nus,

Porter l’or des genêts et l’encens du troène.

 

 

 

F. BAHIER.

 

Paru dans L’Année poétique en 1906.

 

 

 

 

 

 

 

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