L’attente
Quand ceux qui m’entourent de soins
N’ont de cesse qu’ils ne m’enlacent
De peur de me perdre, aimant moins
Qu’ils ne veulent vivre à ma place,
Quand ils méprisent mon besoin
D’oubli, de silence et d’espace,
Tant ils ignorent à quel point
L’amour tyrannique me lasse,
Dieu me laisse libre. Je viens,
Je Le quitte... Ses doux liens
Se font sentir quand je me donne.
Sûr qu’Il est d’obtenir enfin
Cela qui ne s’offre à personne,
Il attend toujours, comme en vain.
Pierre BAILLARGEON.
Paru dans Amérique française en 1941.