Ode à Reims
Aux braves de Courcelette.
Debout monde idéal du droit et du savoir,
Astre d’hier brillant encor dans le ciel noir,
L’humanité ployant sous le deuil qui la ronge,
Se tourne vers toi dans la nuit qui se prolonge.
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Et vous monde impassible, astres brillants du soir,
Dont les rayons lointains répandent tant d’espoir,
N’êtes-vous hélas, qu’un resplendissant mensonge,
Et l’univers entier n’est-il qu’un vaste songe ?
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Mondes, levez-vous à l’appel silencieux
Des murs croulants de Reims ! Que de nouveau la France
Sur l’antique parvis, invoque avec instance,
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Le Dieu de Clovis et des héros glorieux ;
Et dans la nue obscure enfin viendra reluire
L’Ange que Lucifer essaya de réduire.
Août 1915.
W.-A. BAKER, Les disques d’airain, 1918.