Accorde-moi le calme
Accorde-moi le calme
Avec la paix de l’âme,
Seigneur des cieux !
L’exilé te réclame,
Lui dont le cœur se pâme
De maux nombreux.
Altérée dès longtemps,
Mon âme en toi attend
Son vrai salut.
Guide-la maintenant ;
Que ton courroux grondant
Ne l’effraie plus !
Non pas à moindre prix
Que la mort de ton Fils
M’as racheté !
Las ! Pour l’amour de lui
Secours-moi, car voici
L’adversité !
Ta pitié en grandeur
Est de loin supérieure
À mes péchés ;
Infini est ton cœur,
Mes péchés, d’une horreur
À me damner.
Ta puissante bonté
Pourrait même éveiller,
Pour s’enrichir,
– Pour d’autres, tu l’as fait –
Mon cœur faible et léger
Au repentir.
Le doute m’abandonne,
C’est l’espoir qui résonne
Dans tes accents.
En grâce, tu me donnes
Ce que, de ta personne,
Ma foi attend.
Ouvre la sainte porte
De tes bras qui supportent
Tes mains sacrées ;
Rouvre l’aile qui porte
Ma misère ou l’escorte,
Et s’est brisée.
Qu’en mon envol vers toi
Je t’aime cette fois
Sans nul péché ;
Vivant selon ta Loi
Que dans la mort, je sois
Tout apaisé !
Bálint BALASSI.
Traduction de László Pődör.
Adaptation d’Anne-Marie de Backer.
Recueilli dans Pages choisies de la littérature hongroise,
des origines au milieu du XVIIIe siècle,
Corvina Kiadó, Budapest, 1981.