Le printemps
Il est : toute souffrance ou s’enfuit ou sommeille ;
Comme un nouveau Messie, il vient sécher les pleurs ;
Dans les cieux monte enfin l’astre des jours meilleurs,
Le cœur bat, l’esprit voit et la foi se réveille.
Grande ouverte, la ruche où toute âme est abeille ;
Divinisé, l’amour a fécondé les fleurs :
De la moisson, déjà, les magiques couleurs,
Là-bas, flottent gaîment dans une aube vermeille.
Par lui, tout dans Juda n’est que chants, que parfums :
Lazare, levez-vous ! Et des bonheurs défunts
La tige a reverdi plus brillante et plus pure !...
Va, poursuis ta carrière, épands à pleines mains
Les feux de ta bonté sur toute la nature :
Ainsi passait le Christ au milieu des humains !...
Esprit BARBOT.
Paru dans L’Année des poètes en 1896.