Après la mort
Connaître enfin ce qu’il entrevit dans son rêve,
Sans en être ébloui voir l’Unique Beauté
Et du Vrai contempler la splendide clarté
Plus vive que les feux des midis sur la grève !
S’abîmer dans l’amour sans limite et sans trêve ;
Retrouver l’idéal que sa lyre a chanté,
Le bonheur à l’abri de la satiété ;
Sentir en soi couler une immortelle sève.
Pour le barde qui croit très humblement, voilà
Le mystère espéré du muet au-delà !
Il sourit à la mort, aube d’une autre vie !
Quand ses derniers soupirs se seront exhalés
Ne pleurez pas sur lui, car son âme est ravie
De son ascension vers les Cieux étoilés.
Ernest BARDOLET (Paul Ebbé), 28 novembre 1897.
Paru dans La Sylphide en 1898.