La vieille épée
L’épée antique qu’on délaisse,
En un coin sombre du grenier,
Reste figée en sa détresse
Sans un éclair de son acier.
Elle gisait entre une caisse,
Un crucifix, un vieux panier,
Sous sa couche de rouille épaisse
À l’aube du siècle dernier.
Maintenant elle y gît encore
Sans que jamais soleil la dore
De son éclat victorieux,
Évoquant, auguste relique,
De la vieille foi catholique
Les grands passés mystérieux.
Jules BASTIN.
Paru dans L’Année des poètes en 1895.