Le départ de l’hirondelle

 

 

Quand l’hirondelle fuit la terre hospitalière

Où, sous le bord des toits, s’abritaient ses amours,

Elle vole au séjour joyeux de la lumière.

 

Aux pays du soleil elle rêve toujours ;

Elle croit déjà voir l’azur doux des coupoles

Ruisseler au-dessus des créneaux et des tours.

 

Et, le soir, elle entend, parmi les brises molles,

Monter au ciel la voix grave des muezzins,

Psalmodiant en paix les divines paroles.

 

Mais elle reviendra dans vos niches de saints,

À l’ombre des portails, ô vieux moûtiers de France !

Avril en fleurs fait signe à ses nouveaux essaims.

 

Ah ! l’exil le plus doux laisse encor l’espérance !

 

 

 

Frédéric BATAILLE.

 

Paru dans La Jeune France en 1882.

 

 

 

 

 

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