Et leurs œuvres les suivent
Tous les déshérités, tous ceux que la misère
Tient dans sa griffe atroce et pousse au désespoir,
Tous ceux que la douleur fait horribles à voir,
Et tous ceux qui n’ont plus de parents sur la terre ;
Tout ce peuple hagard, paria solitaire
Près de qui les heureux évitent de s’asseoir,
Ceux qui vont mendiant la pitié, le pain noir :
Il fut de tous ceux-là le refuge et le père.
Semblable au divin Maître il aimait les enfants,
Car rien n’est beau ni pur comme ces innocents.
– Que légère te soit la terre où tu reposes,
Ô toi qui ne vécus que pour les malheureux !
Que suave te soit le frais parfum des roses
Qu’ils plantent sur ta tombe en essuyant leurs yeux !
Frédéric BATAILLE, Le pinson de la mansarde, 1875