Cendres

 

 

Sur les cendres à perte de vue

Où le souvenir amoindri

S’épuise de jadis vieillis,

 

Clairsemées affleurent des braises ;

Rougir de plus belle, porter flamme

Elles voudraient, c’est bien là leur drame.

 

Sur les étendues toutes nues

Le vent et le feu de concert,

Ont œuvré, réduit la matière.

 

Sans un bruit les scories, s’affaissent ;

Un souffle frêle, bruissement d’âmes,

De Satan jugera l’infâme,

 

Avec lui il emportera

Au ciel, croyant trouver rubis,

Quelques ardents ragaillardis.

 

Puis les eaux de vie fécondées,

Mêleront cendres et souvenirs,

Pour faire la vie reverdir.

 

 

 

Jean de BAULHOO,

Pensées d’un homme.

 

 

 

 

 

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