La montagne et la plaine
Quelle musique d’or et de bronze accompagne
La prière que chante, au lointain, la montagne ?
Quels accords alternés la colline et les champs
Modulent dans la pourpre et l’ombre des couchants ?
Le crépuscule est plein de grâce et de mystère,
Plein d’encens pour le ciel, plein d’amour pour la terre.
Oh ! c’est que la montagne, au voile blanc et bleu,
Carillonne en l’honneur de la Mère de Dieu ;
C’est que, pour appuyer la montagne qui prie,
L’angélus de la plaine a salué Marie.
Et telle est la douceur des avé glorieux
Qui montent de la terre et qui tombent des cieux,
Que l’œil verrait, du haut du ciel, l’Immaculée
Descendre, sans que l’âme en soit émerveillée.
Nérée BEAUCHEMIN, Patrie intime.
Paru dans Notre-Dame de Lyre :
L’hommage des poètes canadiens-français,
anthologie réalisée par Sœur Paul-Émile
et éditée par les Sœurs grises de la Croix,
à Ottawa, en 1939.