Rimes d’un malade
Dieu, me voyant un jour, du haut de son ciel bleu,
Traîner dans Paris ma misérable existence,
S’est dit : – Ce malheureux enfant mourrait sous peu,
Si je ne lui prêtais tout de suite assistance.
C’est un contemplatif qu’au sein d’une cité
J’ai créé, je ne sais par quelle inadvertance.
Il a besoin de grand air et de liberté ;
De la vie il connaît la seule parodie,
Je veux la lui montrer sous un meilleur côté.
– Ce disant, Dieu me fit don de ma maladie.
Albert BÉJOT.
Paru dans L’Année des poètes en 1895.