Espoir !
Par la mort sans merci cette chair est atteinte :
Toi qui ne crois à rien, toi sceptique, tu dis :
« Organisme détruit, intelligence éteinte !
Où donc est ton enfer ? Où donc ton paradis ? »
De ton doute ma foi subirait la contrainte !
Voyant l’ordre immuable, à présent et jadis,
Vers le ciel mon regard peut s’élever sans crainte,
Et, pour me reposer, j’entrevois l’oasis.
Les générations sur notre terre passent,
Taupinière d’un jour où le temps détruit tout ;
Éternel Tout-Puissant, toi seul restes debout !
Oui, débris sur débris incessamment s’entassent,
Mais pour se reformer, j’en ai le ferme espoir,
Et quand tu dis : « Adieu ! » moi je dis : « Au revoir ! »
L. BELEY.
Paru dans L’Année des poètes en 1895.