Pâques fleuries
LES temps s’accomplissaient : l’antique prophétie,
Sous un ciel printanier s’allait réalisant ;
La palme était aux mains du modeste artisan ;
Sion courait en foule au devant du Messie.
Hélas !... Aux mots d’amour que l’enfant balbutie,
Un écho sourd répond : il demande du sang !
Les haineux, les jaloux se comptent : ils sont cent
Que, pour l’œuvre de mort, un complot associe.
– La tourbe fume au loin quand rayonnaient les cœurs :
Du Juste redouté les fourbes sont vainqueurs ;
Le messager du Ciel, ils le poussent au gouffre,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ô filles d’Israël dont l’âme sanglota,
Répétez au croyant qui va, rêve, aime... et souffre :
Que le rameau divin se cueille au Golgotha !
Armand BELLOC.
Paru dans La Sylphide en 1898.