Après sa mort
Descendu de la croix, on vient de l’enterrer,
Et sa mère, à genoux, est là tout éplorée,
Laissant couler ses pleurs sur la tombe sacrée ;
Il semble que son cœur veuille se déchirer.
Et Satan souriait en voyant s’effondrer,
Dans le gouffre infernal, cette âme torturée
Prétendant s’élancer dans la voûte azurée
Dès l’instant que son corps finirait d’expirer.
Mais Dieu sut lui ravir cette sublime proie,
Et le tourmenteur vit s’évanouir sa joie
Alors que le Sauveur, du séjour odieux,
Soudain franchit l’enceinte et ramena son âme
Sur la terre, et, bientôt, mystérieuse flamme,
S’éleva devant tous jusqu’au plus haut des cieux.
Auguste BERTOUT.
Paru dans L’Année des poètes en 1897.