À ma mère
Ce que je sais, je te le dois,
Je le dois à ton sacrifice ;
Si mon cœur abhorre le vice,
C’est qu’il sut écouter ta voix.
Tu respectais ma rêverie,
Quand déjà, triste et soucieux,
J’errais sur la lande fleurie,
Par les longs soirs mystérieux.
Et plus tard, dans ma solitude,
Ton souvenir me consola,
Quand mon cœur, plein de lassitude,
Rêvait d’un lointain au delà.
Je me rappelais mon enfance
Qui te donna tant de tourment,
Et d’y penser en ce moment
Me fait presque aimer ma souffrance.
Yves BERTHOU, Cœur breton.