À M. Thalès BERNARD
Poète, combien votre lyre
A de mystérieux secrets !
Tantôt c’est l’aile du zéphyre
Qui palpite dans les bosquets ;
Tantôt c’est le léger murmure,
Dans le pré vert, du frais ruisseau ;
Tantôt c’est la cantate pure
Que chante le petit oiseau.
Puis, plus véhément, ô poêle,
Retentit votre hymne de feu ;
C’est la clameur de la tempête
Proclamant la grandeur de Dieu.
Vous ne venez pas de la terre,
Suaves ou mâles accents ;
Poésie, ô chantant mystère,
Non, c’est du ciel que tu descends.
Joseph BEUF, Premières fleurs, 1860.