L’espérance
Sonnet à M. le marquis
de LAROCHEFOUCAULD.
Espérance, heureux, sur la terre,
Où sont fréquentes les douleurs,
L’homme dont tu sèches les pleurs
Et que ta coupe désaltère.
Tu nous fais un chevet de fleurs,
Quand notre veille est trop austère ;
Tu changes notre angoisse amère
En délicieuses douceurs.
Espérance, dont le sourire
Console une âme qui soupire
Et dévore un brûlant amour,
Veille sur ma course mortelle ;
À la mort prête-moi ton aile,
Pour monter au divin séjour.
Joseph BEUF, Premières fleurs, 1860.