À Auguste MOURIÈS
La mort aime à faucher les roses,
Elle se plaît à les choisir,
Et les effeuille, à peine écloses
Au souffle du léger zéphir.
Ce sont des personnes aimées,
Ces fleurs ; mais le divin amour
Les fait briller plus embaumées,
Aux jardins d’un meilleur séjour.
Ami, tu n’as donc plus de mère,
Elle que tant aimait ton cœur ;
C’est une affliction amère ;
Je compatis à ta douleur ;
Mais de l’éternelle demeure,
Sur ton angoisse elle a les yeux ;
Au pieux enfant qui la pleure,
Elle sourit du haut des cieux.
Joseph BEUF, Premières fleurs, 1860.