Noël !
Puer natus est nobis !
Isaïe.
Que la terre applaudisse eu ce jour d’allégresse !
Que le monde sauvé tressaille et jette au ciel
Un cri, sublime écho de la brûlante ivresse
Qui ravit Israël !
Noël ! Noël !
Oui, les temps fécondés enfantent le miracle,
Le chef-d’œuvre d’amour qu’avait prédit Daniel :
Fidèle à sa bonté, fidèle à son oracle,
Dieu rachète Israël !
Noël ! Noël !
Il fut prophétisé, ce grand jour de victoire,
D’Adam à Zacharie et de Sem à Joël ;
Abraham et David entrevirent sa gloire
Brillant sur Israël !
Noël ! Noël !
Un enfant nous est né ; tendre et divin Messie,
Promis des nations et Sauveur éternel :
C’est le Saint, le Dieu fort que nommait Isaïe ;
C’est le Roi d’Israël !
Noël ! Noël !
Pauvre enfant ! par sa mère enveloppé de langes...
Déjà tout abreuvé d’un calice de fiel !...
Mais, non loin de sa crèche, on entendait les anges
Chanter dans Israël ;
« Noël ! Noël ! »
Verbe de Jéhovah, comme lui Dieu suprême,
Descendu, pour mourir, de son trône immortel !...
C’est l’agneau du Seigneur qui s’immole lui-même
Au salut d’Israël !
Noël ! Noël !
Gloire au plus haut des cieux, gloire au Fils comme au Père !
Gloire à l’Esprit d’amour !... Hosanna solennel !...
Paix à l’humble de cœur, aux justes de la terre,
Aux enfants d’Israël !
Noël ! Noël !
Adrien BEUQUE,
L’écho du sanctuaire, 1836.