Sonnet à la Vierge

 

                                                      Stella Maris.

                                                      Rosa Mystica.

 

 

Salut, divin flambeau qui veilles sur le monde,

Toi dont le front sacré sort des flots orageux !

Étoile, tu parais, et l’Océan qui gronde,

Comme Satan jadis, a fui devant tes feux.

 

Toi qu’une aube éternelle arrose de son onde,

Salut, fleur de Juda, qui par delà nos yeux

As fui pour reverdir, immortelle et féconde,

Sous un divin soleil, aux champs aimés des cieux !

 

Épanche, ô noble fleur des célestes prairies,

Sur nous, fleurs de la terre aux corolles flétries,

Un pur et blanc reflet de ton sein maternel.

 

Étoile qui jaillis de la nuit des tempêtes,

Guide, quand tous les feux ont pâli sur nos têtes,

Notre nef vagabonde au rivage éternel !

 

 

 

P. L. E. BÉZIERS,

Fleurs des champs, des bois

et des grèves, 1875.

 

 

 

 

 

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