Le bonheur aux champs
À Monsieur Claudius Chervin.
Dans un modeste asile,
Heureux qui vit aux champs
Loin des bruits de la ville,
Loin des coups des méchants.
Là, point de folle ivresse,
Ni de coupable erreur.....
Là, – sans morgue et richesse –
Règne le vrai bonheur ! –
Au fond d’une chaumière
Habitent joie et paix ;
Et les grands de la terre
Tremblent dans leurs palais !
Les bois, l’eau qui murmure,
Ont un charme enchanteur ;
Comme eux notre âme est pure,
C’est là le vrai bonheur !
Heureux celui qu’exile
Un monde indifférent,
Où le fourbe et l’habile
Ont seuls le premier rang !...
Narguant honneurs, puissance...
Ma vigne et mon pasteur,
M’ont rendu l’espérance,
N’est-ce pas le bonheur ?
Cl.-Antony RÉNAL (pseud. de Claudius BILLIET).
Paru dans La Muse des familles en 1858.