Les larmes
Si vous donnez le calme après tant de secousses,
Si vous couvrez d’oubli tant de maux dérobés,
Si vous lavez ma plaie et si vous êtes douces,
Ô mes larmes, tombez !
Coulez ! coulez longtemps et sans mesurer l’heure ;
Laissez dans le sommeil mes esprits absorbés ;
La douleur est moins vive alors que l’âme pleure :
Ô mes larmes, tombez !
Mais si comme autrefois vous êtes meurtrières,
Si vous rongez un cœur qui déjà brûle en soi,
N’ajoutez pas au mal, respectez mes paupières :
Ô larmes, laissez-moi !
Oui, laissez-moi ! je sens ma peine plus cuisante,
Vous avez évoqué tous mes rêves perdus :
Pitié ! laissez mourir mon âme agonisante ;
Larmes, ne tombez plus !
Augustine-Malvina SOUVILLE-BLANCHECOTTE.