À mon fils
Ô bel enfant, frais et jeune, don de la vie, mon cœur s’ouvre quand ton œil sourit. Tu réveilles en moi un être nouveau. Béni, béni soit le ciel qui t’a donné à moi.
Je voyais flotter autour de moi de sombres nuages et hors de moi et en moi-même tout était nuit. Tu te levas alors dans la beauté de ton aurore, et je me vis rajeunir en toi et revivre.
Ô puisse Dieu, dans sa miséricorde, te préserver de tous les maux, de toutes les souffrances que j’eus à subir. Puisse-t-il, ô mon enfant, te bénir des deux mains.
Ce qui m’a été refusé, puisses-tu l’obtenir, ce qui n’était en moi que lueur douteuse, puisse l’avenir le rendre clarté pour toi ; ce qui n’était pour moi qu’ébauche, puisse l’avenir le rendre pour toi œuvre achevée.
Friedrich BODENSTEDT.
Recueilli dans Les Grands Auteurs
de toutes les littératures,
Nouvelle Bibliothèque populaire,
dirigée par Henri Gautier.