Les cloches de minuit
La Terre espère et les Cieux rêvent ;
Il neige à gros flocons sans bruit ;
Quand, au loin, des rumeurs s’élèvent :
Ce sont les cloches de Minuit.
Écoutez : le carillon sonne
Et le bourdon, à l’unisson :
Qui restera sourd – personne –
À cette douce Chanson ?
Tour à tour, éloignés ou proches,
Les anges chantaient autrefois :
Aujourd’hui, dans la voix des cloches,
Nous entendons encor leurs voix !
Écoutez : le carillon sonne
Et le bourdon, à l’unisson :
Qui restera sourd – personne –
À cette douce Chanson ?
Devant le Nouveau-Né sans langes,
Bergers et rois, à qui mieux mieux,
Au chant des cloches et des anges,
Vont s’incliner dévotieux !
Écoutez : le carillon sonne
Et le bourdon, à l’unisson :
Qui restera sourd – personne –
À cette douce Chanson ?
Le Sauveur s’en vient dire aux hommes
Des mots pas encore entendus :
En son Nom, tous, tant que nous sommes,
Aimons-nous mieux ! Aidons-nous plus !
Théodore BOTREL.
Extrait de Les Chansons de la veillée.