Équité finale

 

 

Que le ciel soit béni ! Car tu n’es pas, ô guerre,

Ce qu’un faux peuple pense et déclare de toi :

La revanche d’un gueux qu’on eut lésé naguère,

Les frasques d’un rêveur ni caprice de roi.

 

Tu n’es que le fruit mûr, le fatal corollaire,

De nos transgressions, vils mépris de la Loi ;

Tu n’es que le produit, néfaste et nécessaire,

De notre immense orgueil, de nos manques de foi.

 

Ô carnage brutal, immondes boucheries,

Vous êtes tour à tour une punition

Ainsi qu’un instrument divin d’attrition :

 

Quand l’homme à bout de haine et las de tueries,

Voit ses idoles fuir ou tomber avec lui,

Il retourne au vrai Dieu, sa gloire et son appui.

 

 

 

Georges-A. BOUCHER,

Chants du Nouveau Monde, 1946.

 

 

 

 

 

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