Invocation

 

 

Mon Dieu, puisque Vous seul êtes grand sur la terre,

                   Nous ayant tout donné,

Et que l’homme n’est rien, rien qu’un porte-misère,

                   À souffrir condamné ;

 

Puisque Vous êtes l’Être et l’Amour et la Vie,

                   Source et Fin de nous tous,

Et que lui de ces biens n’a qu’une humble partie,

                   Et qui lui vient de Vous ;

 

Puisque Vous avez fait ce ciel qui nous pénètre

                   D’un transport inconnu,

Et que son moindre effort, à lui, suffit pour mettre

                   Notre néant à nu ;

 

Puisque Vous pouvez tout, Seigneur, et que des hommes

                   Vous êtes le soutien,

Et que sans votre appui, nous, chétifs que nous sommes,

                   Nous ne pouvons plus rien ;

 

Et puisque la vertu que votre bras possède

                   Veut bien nous secourir,

Et que moi, barde obscur, j’ai tant besoin de l’aide

                   Que Vous daignez m’offrir ;

 

Pour qu’il soit fait selon votre désir, ce livre

                   Où je prie en chantant,

Et pour que, l’ayant lu, mon peuple épris de vivre,

                   Vous en aime d’autant ;

 

Pour qu’il voie un bienfait de votre Providence

                   Dans chaque événement,

Et qu’il admire en sa bienveillante Puissance

                   Votre gouvernement ;

 

Pour qu’il comprenne mieux sa tâche et son histoire

                   En parcourant mes vers,

Et qu’il Vous glorifie en l’heureuse victoire

                   Ainsi qu’en ses revers ;

 

Pour que devant votre Œuvre éternellement grande

                   Il place en Vous sa foi,

Et que de tout son être il Vous fasse l’offrande –

                   Baissez les yeux sur moi.

 

 

 

Georges-A. BOUCHER,

Chants du Nouveau Monde, 1946.

 

 

 

 

 

 

 

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