Tourmente

 

 

Vous qui tentez de démolir tout l’ordre ancien,

Que me font, meurtriers, vos airs de défiance

Et vos succès ? Quittez cet arrogant maintien :

En plus puissant que vous je mets ma confiance.

 

Oui, vous pouvez détruire un monde au cœur païen,

Et vous pouvez vous proclamer la délivrance,

Vous n’êtes que la peste, un fléau né de rien

Que tolère pour un instant la Providence.

 

Vous n’êtes qu’un plus dur châtiment. Quand le ciel

Vous aura dit : assez, que votre tâche infâme

Sera finie, ayant partout passé la flamme,

 

Et le fer, votre règne inique et plein de fiel

S’évanouira soudain, comme la pluie étrange

Du déluge s’enfuit dans les airs et la fange.

 

 

 

Georges-A. BOUCHER,

Chants du Nouveau Monde, 1946.

 

 

 

 

 

 

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