Du lointain pays d’où je viens...
Du lointain pays d’où je viens
Nul souvenir ne se rapporte
Et nul ne dit « je me souviens »
Dès qu’il en a franchi la porte.
Je sais pourtant qu’il est tissé
D’impossible et de sortilège
Et qu’il donne au cœur angoissé
L’espérance qui le protège.
Mon songe conserve l’espoir
Qui le soulève et qui l’exalte
De pouvoir retrouver un soir
La douce paix de cette halte.
Je sais qu’échappant au péril
Je vivrai ma vie éphémère,
Et qu’au terme de cet exil
Je reviendrai vers la lumière.
Gaston BOURGEOIS,
Au bout du vent,
Éditions Revue moderne,
1959.