L’edelweiss

 

 

Étoile immaculée, enfant des altitudes,

Nous venant, semble-t-il, directement des Cieux,

Éclose loin du bruit, au sein des solitudes,

Près des neiges sans fin, des glaciers dangereux,

 

Rien ne souille jamais ta corolle si pure,

Ni l’intense brouillard, ni le vent destructeur,

Tu sais garder toujours ta candide parure,

Étalant tes attraits pour ton seul Créateur.

 

Et le souffle béni qui t’anime en ce monde.

Dès ici te confère une immortalité ;

On t’arracherait même au sol qui te féconde

Que tu conserverais ta blancheur, ta beauté.

 

Que n’ai-je pu garder comme toi, fleur que j’aime,

Ce doux rayonnement, cet air pur, enchanteur ;

Hélas ! tu ne peux plus devenir mon emblème,

Mais je puis t’admirer, c’est encor du bonheur.

 

 

 

Mme E. BRAUN-LAROCHE.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1896.

 

 

 

 

 

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