Vêpres

 

 

J’entre à l’église pour les vêpres du quinze août.

La Vierge s’est parée de ses plus beaux bijoux.

 

Un cœur d’argent pend à son ruban bleu.

L’odeur de l’encens, brûlé à la messe de dix heures,

 

Circule encor, sous le jubé, flotte et se mêle

Au lourd parfum des phlox effeuillés sur l’autel.

 

On a cueilli, dans les jardins, pour saint Joseph,

Les lys, décor immaculé de l’autre nef.

 

Et tous, ayant fort bu et mangé sous le chaume,

Viennent accompagner ceux qui chantent les psaumes.

 

Leurs voix de laboureurs forment un chœur de moines

Lorsqu’ils conjurent Dieu de mûrir leurs avoines.

 

 

 

Thomas BRAUN.

 

Recueilli dans Poètes de Jésus-Christ,

poésies rassemblées par André Mabille de Poncheville,

Bruges, Librairie de l’Œuvre Saint-Charles, 1937.

 

 

 

 

 

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